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Beaucoup d’écrivains qui débutent dans l’écriture se posent la question du processus. Comment j’écris? Ma croyance c’est qu’il y a autant de méthodes qu’il y a d’écrivains. Toutefois, quand j’ai démarré l’écriture de mon premier roman, j’ai été bien heureuse de trouver des idées de process proposés par des écrivains plus aguerris que je ne l’étais à cette époque. Même si notre propre processus de création est amené à évoluer à mesure que l’on écrit de nouveaux textes, commencer en modélisant ou en empruntant d’autres outils, techniques à celles et ceux qui sont déjà passés par cette étape a quelque chose de rassurant. Qui met en confiance. Cela constitue une base, un socle, qui permettra ensuite de construire sa propre méthode de création.

 Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson.

Confucius

Alors, comment j’écris ?

Au cours de mes différentes expériences professionnelles et personnelles, notamment le coaching, j’ai appris la gestion de l’organisation pour me faciliter les tâches. Je commence donc par diviser mon travail créatif en différentes sous-tâches qui permettent de savoir où en j’en suis à mesure de l’écriture d’un roman et donc, paradoxalement, de me sentir libre dans ma créativité.

Il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant.

Antonio Machado

“Comment j’écris” Phase 1 : recherche, documentation et squelette (6 mois)

Cette étape se divise en 2 parties :

Phase 1 – Partie 1 :
  • Recherche et documentation (4 mois) -> Pendant cette période, je choisis le thème qui m’inspire et qui est suffisamment prenant pour donner naissance à une histoire. Je passe beaucoup de temps à lire des livres, regarder des séries / films / documentaires, écouter des podcasts traitant de ce sujet. Je tiens un carnet dans lequel je note toutes les idées qui résonnent et la façon dont je pourrai m’en emparer, les utiliser. Par libre association, ces idées me mènent à d’autres qui mènent à d’autres, et ainsi de suite. Mon carnet se noircit. Pendant mes rêves, mes moments de rêveries en journées, mais aussi pendant mes méditations, séances de promenades, de sport (ou même de douche ou ménage;-) des idées de personnages prennent naissance, des scènes surgissent… Les contours de l’intrigue se dessinent.
Phase 1 – Partie 2 :
  • Squelette (2 mois) -> Quand mon carnet est rempli, que je me sens rassasiée d’informations, je passe à l’étape du squelette. J’utilise les informations de mon carnet pour créer des Mind Maps (cartes mentales sous forme d’arborescences) : une mind map pour les personnages dans laquelle je les créent physiquement et psychologiquement (via notamment le MBTI et d’autres outils de psychologie) ; une mind map pour le chapitrage où je note les différents éléments importants (idées de début, de fin, scènes clés..) ; une carte géographique des lieux via Google Map dans laquelle je pose des pins correspondants à des événements ; une mind map des éléments correspondants aux thèmes (par exemple pour Arizona thérapie, mon dernier roman, j’ai crée des mind maps liées à Milton Erickson, l’hypnothérapeute et les protocoles d’hypnose à utiliser dans ses séances, une autre liée à l’épilepsie et toutes les informations sur ce sujet, une autre concernant les éléments liés aux deux époques dans lesquelles se déroule l’histoire…).

Après cette phase, je laisse mon inconscient intégrer tous les éléments mis en place pendant une période de repos où je travaille sur d’autres activités pendant 1 mois.

“Comment j’écris” Phase 2 : le premier jet (4 mois)

Avant d’entamer l’écriture du premier jet à proprement parlé, je passe quelques jours à relire les éléments de la phase 1, et modifier ce qui a déjà changé depuis un mois. Je pitche chaque chapitre de quelques lignes et de ce que je veux voir apparaitre concernant les thèmes et éléments importants. Je les organisent via Scrivener (comme des post-it pour la mise en place de l’intrigue). Puis, j’entame l’écriture. Les scènes ont pris forme dans ma tête, comme des scènes de films desquelles je suis la spectatrice.

J’écris un chapitre par jour. Avant d’écrire mon chapitre, je prends le temps de relire celui de la veille que je corrige. Et ainsi de suite jusqu’à la fin. En cours d’écriture, l’intrigue continue d’évoluer dans mon inconscient et je modifie à mesure que j’écris en fonction des idées qui se présentent. J’écris en état de transe, c’est-à-dire que je laisse aller mes doigts sur le clavier à l’écoute de ce que mes pensées leur dictent. Sans réfléchir consciemment à ce qui sort.

Il faut écrire dans l’ivresse et se relire dans la sobriété

André Gide

Quand l’histoire est terminé, je l’imprime pour la relire sur papier. J’annote toutes les corrections qui me viennent et corrige les fautes s’il y en a. Si bien que quand je termine, ce n’est plus vraiment un premier jet puisque j’ai corrigé chaque scène au moins deux ou trois fois. Cela me permet d’obtenir une version déjà bien aboutie que j’envoie à ma relectrice-conseillère qui le garde un mois.

“Comment j’écris” Phase 3 : Relecture, Réécriture & Correction (4 mois)

Quand ma relectrice-conseillère me renvoie mon texte, elle a annoté et proposé des suggestions de modification. Je relis et modifie au fur et à mesure en fonction des suggestions que je trouvent pertinentes et garde ce que j’estime correspondre au texte que je veux livrer aux lecteurs. Puis, je lui renvoie une seconde fois pour affiner encore le texte, et je renouvelle la phase de relecture-réécriture-correction. Je le fais également lire à mon mari car il a toujours de bonnes idées, et l’oeil du lecteur lambda qui s’avère complémentaire du regard plus professionnel de ma relectrice-conseillère issue du milieu littéraire.

“Comment j’écris” Phase 4 : Corrections professionnelles et relecture finale (3 mois)

Quand je suis satisfaite de mon texte et que je le trouve prêt à être proposé aux lecteurs, je le fais parvenir à ma correctrice professionnelle (Loli Artésia qui propose ses services par ici). Après récupération, je prends le temps de valider ses corrections, puis je l’imprime pour le relire sur papier et vérifier (ajuster au besoin) une dernière fois. Le voilà prêt pour rencontrer ceux qui prendront le temps de le découvrir. Et la magie du livre peut opérer. Il y a ce que j’ai voulu livrer au travers de cette histoire, puis il y aura ce que les lecteurs en retireront.

Un livre apporte au lecteur sa propre histoire 

Alberto Manguel, Une histoire de la lecture, Actes Sud, 2017

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