Chaussettes blanches, sandales rouges, collier de perles en plastique… À 7 ans, je n’avais aucun souci du regard des autres. Aujourd’hui, je repense à cette photo pour vous parler d’écriture, de persévérance, de croyances limitantes… et de liberté intérieure.

Quand l’enfance nous enseigne le courage d’écrire
Il paraît que le ridicule ne tue pas. Et si, mieux encore, il nous rendait plus fort ?
Sur cette photo d’enfance, c’est moi. Zéro souci du style, mais toute la liberté d’être moi. Cette authenticité naturelle, c’est celle que j’essaie de retrouver chaque fois que j’écris. En effet, cette petite fille en sandales rouges n’avait pas encore appris à se censurer, à s’autocritiquer, à douter de sa légitimité.
Pourtant, combien d’entre nous ont perdu cette spontanéité créative en grandissant ? Combien se sont laissé enfermer par la peur du jugement au point de ne plus oser prendre la plume ?
Dans mes ateliers d’écriture, j’observe souvent cette même problématique : des personnes débordantes de créativité qui n’osent plus s’exprimer parce qu’elles ont intégré que leurs mots devaient être parfaits dès le premier jet.
Finalement, si le regard des autres n’était pas un obstacle, mais un révélateur ? En outre, si nos premiers textes maladroits étaient justement une preuve de courage créatif ?

Mon premier roman était mauvais : le courage d’écrire malgré tout
Le Pendule de Janus, mon tout premier roman. Le style était hésitant, les personnages un peu plats. Mais j’ai osé. J’ai terminé. Et ça, personne ne pouvait me l’enlever.
Vous voulez écrire un livre, mais vous n’osez pas vous lancer ? Moi non plus, je ne savais pas par où commencer. Cependant, j’ai compris une chose essentielle : écrire, c’est d’abord commencer. Même mal. Même en tremblant.
Cette première expérience m’a appris que la perfection est l’ennemie de la création. Combien d’écrivains débutants restent bloqués des mois sur leur premier chapitre, persuadés qu’il doit être parfait avant de passer au suivant ? Combien abandonnent leur projet parce qu’ils ne trouvent pas le « bon » début ?
L’écriture intuitive nous enseigne qu’il vaut mieux avoir écrit 100 pages imparfaites que zéro page parfaite. Car dans ces 100 pages, il y aura forcément des pépites, des passages qui nous surprendront nous-mêmes.
La réécriture existe pour une raison : elle nous permet de polir, d’affiner, de révéler la beauté cachée dans nos premiers jets. Mais pour réécrire, il faut d’abord avoir écrit.

Du refus au choix : construire sa voix créative par l’expérience
Mon deuxième roman a failli être publié par une maison d’édition. Refusé au dernier moment. Frustration ? Oui. Échec ? Non.
Le troisième ? Une proposition d’édition… que j’ai refusée. Par choix cette fois.
Puis les deux suivants ont été publiés. Parce que j’avais progressé, que je m’étais formée. Parce que j’avais appris à écouter ma voix intérieure.
En fat, cette trajectoire illustre ce que j’observer dans mes ateliers d’écriture: l’évolution créative n’est jamais linéaire. Elle est faite de hauts et de bas, de victoires et de déceptions, de prises de conscience et de remises en question.
Le développement personnel par l’écriture nous apprend que chaque « non » reçu, chaque critique, chaque doute peut devenir un tremplin vers plus d’authenticité. Ces expériences nous forcent à clarifier nos intentions, à affiner notre style, à renforcer notre confiance en soi.
Aujourd’hui, quand j’accompagne des personnes dans leur projet d’écriture, je leur transmets cette vérité : il n’y a pas d’échec, seulement des expériences qui nous rapprochent de notre véritable voix.
Ce n’est pas la perfection qui change une vie. C’est la persévérance. C’est l’élan. C’est la sincérité.

Croyances limitantes : des ennemis à apprivoiser
Vous vous dites peut-être…
- « Je ne suis pas légitime pour écrire. »
- « Je ne suis pas écrivain(e). »
- « Je ne suis pas assez cultivé(e), expérimenté(e), talentueux(se)… »
Ces phrases-là, je les ai pensées aussi. Longtemps. Elles résonnent dans l’esprit de tous ceux qui participent à mes ateliers d’écriture créative ou qui me confient leurs textes en tant que prête-plume.
Toutefois, un jour, j’ai compris : ces croyances ne sont pas des murs. Ce sont des tremplins. Elles montrent ce qu’on a besoin de renforcer : confiance, clarté, constance.
En outre, la psychologie positive nous enseigne que nos pensées limitantes sont souvent des mécanismes de protection mal calibrés. Elles tentent de nous épargner la déception en nous empêchant de prendre des risques. Mais elles nous privent aussi de la joie de créer, de partager, de nous révéler.
En développement créatif, j’ai appris à transformer ces voix critiques en alliées. Plutôt que de les combattre, je les écoute, je les remercie pour leur intention protectrice, puis je leur propose une alternative plus constructive.

Dialoguer avec ses autosaboteurs : cultiver le courage d’écrire
Ces petites voix critiques ne sont pas là pour vous nuire. Elles veulent vous protéger — maladroitement.
Et si vous répondiez autrement ?
- « Tu n’es pas à la hauteur ». → « Et si j’essayais quand même ?«
- « Ton texte est nul. » → « C’est une première version. Je vais l’affiner. »
- « Tu n’es pas intéressant(e). » → « Ce que je vis est unique. Et j’ai le droit de le raconter. »
En fait, cette technique de dialogue interne que j’utilise dans mes ateliers d’écriture transforme radicalement le rapport à la création. Au lieu de subir nos peurs, nous apprenons à les apprivoiser.
D’ailleurs, l’écriture thérapeutique nous montre que nos blessures, nos doutes, nos imperfections peuvent devenir nos plus grandes forces narratives. Nos vulnérabilités sont souvent ce qui touche le plus nos lecteurs, car elles créent une connexion authentique.

Une petite fille en sandales rouges m’a tout appris sur le courage d’écrire
Cette photo d’enfance, c’est un rappel permanent. Un rappel que j’ai en moi une part qui n’a pas peur. Une part qui joue, qui crée, qui ose. Et vous, cette part-là, vous la laissez s’exprimer ?
En réalité, cette enfant intérieure détient les clés de notre créativité authentique. Elle ne connaît pas la procrastination, le syndrome de la page blanche, ou la peur de décevoir. Elle écrit, dessine, invente sans se poser de questions.
Ainsi, retrouver cette spontanéité créative est l’un des objectifs principaux des ateliers d’écriture que je conçois. Car c’est là que naissent les textes les plus vrais, les plus touchants, les plus mémorables.

Le ridicule ne tue pas, il libère votre courage d’écrire
Oui, j’ai écrit des choses médiocres. Oui, j’ai été refusée. Mais j’ai aussi appris, persévéré, grandi.
Aujourd’hui, j’aide ceux qui veulent écrire à se libérer du regard des autres. À apprivoiser leurs voix critiques. À oser écrire avec cœur, maladresses… et sincérité.
D’ailleurs, mon approche, que ce soit dans mes ateliers ou guides d’écriture, en tant que prête-plume, se base sur cette conviction : nous avons tous une voix unique qui mérite d’être entendue. Peu importe notre niveau de départ, notre expérience, notre âge. Ce qui compte, c’est notre désir d’écrire et notre courage de nous lancer.
L’écriture créative n’est pas un privilège réservé à une élite. C’est un droit fondamental de chaque être humain. Le droit de raconter son histoire, de partager ses émotions, de laisser une trace de son passage.

Alors allez-y. Écrivez. Osez. Même en chaussettes et sandales rouges. Parce que c’est là que commence la magie. Parce que c’est là que vous découvrirez qui vous êtes vraiment, au-delà de vos peurs et de vos doutes.
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