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Naissance d’Arizona thérapie…

Par où ce pèlerinage a-t-il débuté ? Quand on écrit, il arrive qu’une idée s’impose à nous avec une telle force, qu’elle en chasse une autre. Je m’apprêtais à démarrer le premier jet de la suite de mon roman précédent, Les ombres du Mal, pour lequel toute la documentation et le squelette étaient prêts quand ça s’est produit pour moi. Cela faisait longtemps que j’envisageais d’écrire sur le sujet de l’épilepsie et de la manière dont j’étais parvenue à gérer mes crises grâce à l’hypnose. Pourtant, je ne me sentais pas d’écrire un récit de vie, trop impliquant. Et j’avais laissé dans mon tiroir cette idée pour plus tard.

Mais à ce moment-là, fin 2020, elle est sortie du tiroir pour ne plus quitter mon esprit. Obsessionnelle. Je n’avais plus le choix que de me laisser guider par sa force. L’idée avait fait son chemin depuis sa naissance puisqu’elle prenait désormais la forme d’une fiction mêlant ma propre expérience de la maladie, à celle d’une histoire construite de toute pièce. Et pourquoi pas situer l’action au coeur de l’endroit où l’hypnose ericksonienne avait évoluée, à Phoenix, dans les années 50 ?

Dans la foulée, mon mari et moi décidions d’organiser un pèlerinage en terre Ericksonienne, l’Arizona nous appelait…

Petit contre-temps…

Visiter la maison d’Erickson, se promener dans les allées du jardin botanique de Phoenix où il envoyait régulièrement ses patients, déambuler dans les rues qu’il avait connues… Et même fêter mes 40 ans le 20 avril au Grand Canyon comme un bonus à ce road trip qui s’annonçait magique. Nous étions en mars 2020. Vous connaissez la suite. Terminé le road trip. Déception fulgurante.

Pourtant, quelques semaines de déprime plus tard, je décidais de me reprendre et d’écrire l’histoire d’Agatha. Le voyage réel attendrait. Merci les livres, merci Google, merci Google Map… Je traçais les lignes du road trip de mon héroïne. Après plusieurs mois de travail, Arizona thérapie voyait le jour fin novembre 2021.

Quand enfin…

Mars 2022. Enfin, voyager à nouveau est possible. Et le road trip en Arizona à nouveau concret. Départ pour Phoenix. Suivre les traces d’Agatha, comme un pèlerinage en terre Ericksonienne…

Visite à domicile

Le début du voyage, la maison de Milton Erickson. Sa dernière demeure devenue un musée. Quand j’arrive devant la boite aux lettres, je sens des papillons dans mon ventre. Je suis excitée comme une gamine.

Et quelle surprise de découvrir que le guide n’est autre que Robert Erickson, l’un de ses fils. Avec une grande gentillesse, il nous mène de pièce en pièce, nous expliquant comment vivait la famille. Quand nous entrons dans son bureau, j’ai la sensation de pénétrer dans un temple sacré. Émue, il me propose de m’asseoir sur le fauteuil du bureau. Sur le bureau, un agenda resté ouvert à la semaine de sa mort. Son écriture sur les pages s’étend jusqu’à quelques semaines plus tard. Robert Erickson confie des anecdotes sur son père, la manière dont il travaillait, sa relation avec lui, et même la manière dont il utilisait parfois son fils pour le bien stratégique de ses patients.

L’anecdote qui me frappe le plus et celle de la femme à bicyclette. Alors parti pour un séminaire, il avait demandé à son fils d’ouvrir à cette patiente la porte du bureau par l’arrière de la maison si elle se présentait. Puis de la laisser dans le cabinet sans poser de questions. Ce qu’il fit. Après quelques minutes, elle reparti comme elle était venue. Quelques semaines plus tard, il découvrit dans un article de son père le pourquoi de la demande. Cette femme souffrait de paranoïa et se sentait suivie. Erickson l’avait laissée ranger dans le placard de son bureau la personne en question. Elle éprouvait le besoin régulier de venir vérifier que cette personne s’y trouvait toujours. Grâce à cette astuce, la femme à la bicyclette avait vaincu son angoisse.

Et ensuite…

La visite se poursuit au jardin botanique de Phoenix, où Agatha, mon héroïne, tout comme de nombreux patients de l’hypnothérapeute, se rend pour y réaliser la tâche demandée par Erickson. Souvent, m’explique Robert, il utilisait ce lieu qu’il adorait pour briser la glace et entamer une relation avec ses patients… Parfois, pour des raisons plus stratégiques.

Émerveillement

Dans mon roman, Agatha passe par le Grand Canyon. Probablement parce qu’il s’agit d’un passage obligé en Arizona. Surement aussi parce qu’à l’époque de l’écriture, elle comblait ma propre frustration de ne pas encore pouvoir assouvir ce rêve. Peut-être aussi, si vous connaissez ce film, comme un clin d’oeil à deux autres femmes émancipées de leurs conditions à une époque où ce n’était pas si évident. Thelma et Louise, pour l’adolescente que j’étais la première fois que je les ai vues fouler ces terres de grès rouge, sont tout de suite entrées dans mon coeur, et restent encore à ce jour, la représentation de valeurs qui me sont chères, comme la liberté, l’amitié, l’émancipation. Valeurs au coeur d’Arizona thérapie.

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